Styliste Free-lance

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Tous ensemble ! Des hauts et des bas en fusion

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Vous pensiez les avoir quittés dans les années 90 et en être définitivement débarrassé ? Et non, après les avoir dépareillés à souhait, les ensembles soigneusement concoctés par vos mamans reviennent sur le devant de la scène.  Et quand je dis sur le devant de la scène, ce n’est pas seulement sur les podiums que le constat se fait, mais surtout dans la rue. Puisque tout se créé dans la rue, en 2014, assortir son top à son pantalon a tout pour se démarquer et plus rien pour se faire remballer. Pour insister sur la répétition, on n’hésite pas à miser sur des ensembles colorés ou imprimés. L’effet tapisserie est de retour, et il s’agit de l’exposer comme il se doit sur la totalité du corps. A l’image des robes longues, des combinaisons ou des salopettes qui ont la cotte depuis quelques saisons, on montre qu’on ne se prend pas le chou en s’habillant de la même manière, de la tête aux pieds !

Tailleur jupe, short ou pantalon, on assemble au maximum les classiques et on combine ce que l’on peut parmi les sélections des boutiques : jupes vs t-shirts, pantalons vs chemises… Pas de faux pas si l’on suit les tonalités de l’été : on ose des motifs dans les tons poudrés, les blocs de blancs compacts immaculés, ou encore le jean à toute épreuve. On recréé ainsi la combinaison séparée tant recherchée. Pour tempérer, on joue sur les accessoires softs et contrastants. Sur un look ‘tout jean’, on peut alors se permettre de casser l’ensemble par des escarpins/pochette jaunes, un collier plus extravagant et/ou un gilet fleuris.

A l’heure où l’on continue à dépareiller nos maillots de bain de plage, cette mini révolution semble s’installer doucement mais surement dans les mœurs des fashionistas. Alors si vous hésitiez encore à vous lancer, pas de problème, maintenant vous savez que ton sur ton, vous ne détonnerez pas !

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Bermuda à rayures Zara, 29,95€, Blazer Andrea chez Asos, 133,44€, Jupe crayon H&M ,29,95€

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Cartier-Bresson: Le bon oeil, au bon endroit, au bon moment

Aujourd’hui, la photographie est partout. Chacun peut s’y adonner, par passion, ou simplement par plaisir, pour saisir le souvenir. Parmi ceux qui se lancent, nombreuses sont les expositions, et nombreuses aussi sont les désillusions. Pas évident parfois d’être sensible face à certaines séries. Mais encore heureux, certains sortent leur épingle du jeu. Et bien souvent ce sont les pionniers de cette fabuleuse technique. Dernièrement, j’ai été bluffée. Bluffée par celui dont tout le monde parle et que je connaissais malheureusement peu: Henri Cartier-Bresson. Photographe d’un siècle, mis à l’honneur jusqu’au 9 juin 2014 par le centre Pompidou.

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Depuis qu’il s’est lancé dans l’aventure photographie, à la fin des années 20, Henri Cartier-Bresson fut le regard d’un temps gorgé d’évènements. Un parcours riche, nourris par diverses orientations et réorientations. Car le photographe est avant tout artiste. Ayant suivis les pas du peintre André Lhote, Cartier-Bresson forge son propre regard sur les images avec comme point de départ, la divine proportion, le « nombre d’or ». Au fil des compositions picturales, il se rapproche du groupe surréaliste et aborde la photographie lors de son service militaire aux côtés de Gretchen et Peter Powell. S’enchaineront ensuite une série de destinations, où le photographe tachera à chaque fois de saisir « l’instant décisif ». Afrique, Europe, Mexique, Etats-Unis… Cartier-Bresson couvre alors les grands épisodes de son temps, du destin tragique des espagnols, à la libération de Paris, jusqu’à la victoire des communistes chinois, en passant par les derniers instant de Gandhi. A partir de 1936, il s’engage dans la politique en devenant journaliste reporter pour la presse communiste. Le photographe se porte alors sur l’activisme antifasciste, le cinéma, et la guerre. Enfin, sa divine carrière se termine par la création de l’agence Magnum en 1947, qu’il honorera jusqu’au début des années 70, avant de se retirer de la partie.

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Foule attendant d’acheter de l’or Shangai 1948 – « Les six jours de Paris » vélodrome de Paris 1957-

Au-delà d’avoir toujours été là, au bon endroit, au bon moment ; le photographe nous offre une qualité de composition témoignant d’un long travail en amont. Ce qui me fascine le plus je crois, c’est sa capacité à réunir tous les bons éléments au cœur d’une image. Voir qu’il a passé des heures en haut de cet escalier avant de capter le bon moment. Etre surprise par le mouvement soudain d’une forme plane, par l’aspect pictural rendu, presque lié au Land Art, et par le message qu’il arrive subtilement à nous retranscrire. Luminosité, contrastes, vitesse, cadrages… tout est maîtrisé à la perfection. Car Henri Cartier-Bresson, c’est ce talent pour capter l’instant dans son contexte, le moment qui ne sera pas l’autre. Le témoin d’un siècle chargé d’histoire et de rencontres avec de grandes icônes. Des moments forts, incroyablement capturés, comme pour nous partager, une part de son chemin.

photoDerrière la gare St Lazare, Paris 1932

Exposition Henri Cartier-Bresson, jusqu’au 9 juin 2014 au Centre Pompidou. Met en lumière l’ensemble de peintures, dessins, essais cinématographiques, témoignant de la richesse de son parcours et de son regard particulier sur la notion d’image.

« Photographier, c’est mettre sur la même ligne de mire la tête, l’oeil et le coeur », Henri Cartier-Bresson

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Bureaux de presse : A la recherche du talent caché

Naf Naf, Bensimon, Petit Bateau… vous connaissez bien ces marques et pourtant, vous ne savez peut-être pas vraiment comment elles sont arrivées jusqu’à vous. Derrière tout cela, à la base du processus, on trouve les bureaux de presse ; des agences chargées du bon développement des marques. Mais pour en savoir plus, on s’est rendues sur place, et on vous invite à nous suivre…

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Alors que de nombreuses marques de vêtements et accessoires fleurissent chaque jour sur le marché, leur pérennité n’est pas assurée. Pour cela, de nombreux bureaux de presse se chargent de les encadrer et de les aider à émerger. Leur mission ? Communiquer un maximum autour afin de les faire connaitre. Une réelle démarche stratégique engagée autour de l’image rendue auprès des potentielles acheteuses.

Mais avant toute chose, l’attachée de presse se doit de recruter un paquet de créateurs à la hauteur. Une quête de talents gorgés d’histoires propices au rêve, à l’engouement d’une communauté. Aujourd’hui, la force créative est plus forte que tout pour se démarquer. Au-delà de la maturité du projet, les bureaux de presse ont besoin de comprendre et d’interpréter la démarche afin de la développer. Selon Catherine Miran, directrice d’un des plus gros bureaux de presse parisiens, il faut envisager la distance entre l’ambition et la réalité. Pour chacun, elle prend soin d’appréhender le chemin parcouru et puise le meilleur de l’histoire qu’ils peuvent rendre. L’enrichissement par les inspirations culturelles et artistiques est ici primordial pour donner une force de base à la collection. Au bureau de Patricia Chelin en revanche, on fonctionne plutôt au coup de cœur. Cette dénicheuse de jeunes créateurs d’accessoires fait en sorte que chacun se complète, afin qu’il n’y ai aucune concurrence.

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Une fois dégoté la perle rare, l’attaché de presse s’occupe d’organiser la vie commerciale de la marque par le biais d’une communication imparable. De la gestion du site internet et réseaux sociaux, à l’organisation d’évènements, en passant par des collaborations avec d’autres marques (pour des collections capsules par exemple…), le tout dans le but de séduire primordialement : les journalistes. Réalisant les sélections de produits présentés dans les pages modes des magazines, les journalistes jouent un rôle majeur dans la diffusion des marques jusqu’aux consommatrices. L’accompagnement est donc général et perpétuel, de la création à l’ascension à l’international.

Somme toute, les bureaux de presse incarnent le tremplin incontournable au bon développement d’une griffe. La relation qui se tisse avec les créateurs et le feeling qu’ils peuvent éprouver constituent une base de confiance essentielle au bon déroulement de leur encadrement. Une harmonie précieuse à la mise en lumière de ces talents, parfois insoupçonnés.

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L’Institut Suédois: la bouffée d’air scandinave en plein Paris

Hier, en me baladant dans le Marais, sans trop savoir où j’allais… je suis tombée là-dessus: l’Institut Suédois de Paris, unique à l’internationale. Petite cour pavée, propre et sans prétention d’où émergent quelques tables comme des champignons. J’entre à tâtons découvrir d’où vient le son… Un concert en préparation. Toute émoustillée de pouvoir assister à cet événement sur le coup du hasard, j’investis rapidement les lieux avec curiosité. De ce côté un salon de thé , de l’autre, le début de la visite…

Lieux d’exposition en pôle position, je m’aventure dans les pièces qui y sont dédiées. Photos, peintures, collages, sculptures, installations… tout de suite je suis plongée dans cet univers scandinave, et précisément dans la culture Sami. « Existant depuis des millénaires, le peuple sami est le peuple autochtone de la partie la plus septentrionale de l’Europe. »

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Ici l’environnement est mis à l’honneur par une démarche anthropologique de Joar Nango et Silje Figenschou Thoresende. La récupération d’objets et cartes postales témoignent de leur vision manuelle. Comme une incitation à créer à partir de rien, d’inciter au « home-made » par l’art de cette tradition indigène en perdition. Les composition de Anders Sunna quant à elles, regorgent de technicités savamment orchestrées. De la peinture, des brillances, des collages… le tout ponctué de touches anecdotiques soulignant les tentions entre ce peuple et les autorités provinciales.

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Au delà de cette abstraction lyrique, vient le contraste du réalisme des photos et vidéos exposées. La magie des grandes étendues Suédoises. Comme une grande bouffée d’aire frais. Alors que Katarina Pirak Sikku interroge la notion d’héritage, Liselotte Wajstedt m’en fout plein les yeux avec sa vidéo inspirée du livre d’Ann-Marie LjungbergLe voyage à Kautokeino, faisant allusion aux abus sexuels sur des jeunes filles. Parmi les images, la noble expérience du silence des lieux désertés. Des paysages enneigés à perte de vue, où le personnage doit trouver sa force intérieure pour continuer à avancer. Un moment où rien n’entrave la sérénité transmise.

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Exposition Céline Clanet – Maze

Ravie de cette balade au coeur de l’art contemporain scandinave, j’en repars presque apaisée et ne peut que vous la conseiller. Plus que des rassemblements artistiques, l’Institut Suédois propose également des rencontres littéraires, des débats et séminaires sur des questions de culture et société, des cours de langues, des projections de films, concerts et théâtre.

Comme ça, si vous ne connaissiez pas, vous savez quoi faire la prochaine fois en passant par là.

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Ouvert du mardi au dimanche de 12h à 18h. Entrées libres pour les expositions/ concerts 8€ (pour cette fois-ci en tout cas)

Institut Suédois– 11 rue Payenne, Paris 3ème

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Anderson nous plonge dans son rêve « The Grand Budapest Hotel »

Wes Anderson frappe encore fort avec son nouveau film, The Grand Budapest Hôtel. Une comédie dramatique britanico-allemande inspirée des mémoires de Stefan Zweig, mêlant histoire et combinaisons burlesques, dans un cadre des plus surprenants.

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Nous sommes en 1968, un jeune auteur en quête d’inspiration dans les Alpes de République soviétique de Zubrowka se retrouve en escale au Grand Budapest Hôtel. Lieux désertés, ambiance morbide, ce vestige n’est plus que l’ombre de l’établissement luxueux qu’il fut. Un constat perturbant, suscitant la curiosité du visiteur, amené à se questionner sur l’identité d’un personnage, seul, qui n’est autre que le propriétaire de l’hôtel, M. Zero Moustafa. Ce dernier l’invite alors à diner pour lui conter son histoire… Remontons en 1932. L’établissement est un palace en ébullition où règne le concierge distingué M.Gustave. Aux petits soins de chaque client, l’homme aux clefs d’or assure le bon fonctionnement de la maison, jusqu’aux désirs les plus intimes de certaines veuves âgées, qu’il fidélise saison après saison. C’est aux côtés de son petit protégé Zero, le « lobby boy », qu’il se retrouve impliqué dans une histoire mêlant le vol d’un tableau de la Renaissance et la bataille pour une énorme fortune familiale, durant l’entre-deux-guerres.

On découvre alors une fable humaniste prônant « l’adoption contre les liens du sang, le métissage contre la pureté de la race, et l’esprit de résistance contre l’apathie. » Le film nous embarque dans une aventure débridée aux rebondissements absurdes. Un foisonnement d’images splendides, se mêlant et s’emmêlant au fil de l’intrigue, s’enchainant malgré tout comme une évidence. Le tout maîtrisé à la perfection par un jeu d’acteurs exceptionnels :

, Mathieu Amalric, Adrian Brody et j’en passe. 

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On est face à une histoire profondément inspirée par le monde de l’enfance, dont le réalisateur raffole pour puiser le plus clair de son imagination. L’harmonie des couleurs nous plonge presque dans une maison de poupée que l’on ne veut plus quitter. Costumes, décors, rythme du montage… tout est pensé pour nous transporter poétiquement dans cette balade visuelle. L’évolution lente de la narration qui soudain s’accélère reste ponctuée par des arrêts sur images. Comme des photos que l’on est frustré de ne pas pouvoir admirer plus longtemps dans le détail.

Wes Anderson nous plonge encore une fois dans son univers, par un théâtre d’images riches d’élégantes fantaisies, et une histoire cadencée comme une partition de musique, mélancolique et hilarante. Dès la dernière image on se retrouve presque en manque de ce monde mystérieux. On n’a qu’une envie : y retourner.

 

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La tête de poulpe, nouvelle tendance à adopter?!

On l’a vue sur les podiums Chanel et Marc by Marc Jacobs ou encore chez Jacquemus, aujourd’hui c’est dans la rue qu’elle se démocratise. Cette manie de rentrer ses cheveux dans tout ce qui rode autour de notre cou serait-elle devenue la nouvelle manière de se coiffer ? Ou de ne pas se coiffer justement.

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Laisser ses cheveux coincés dans son pull ? « Quelle idée » ! Et bien c’est pourtant peut-être le geste que vous adopterez demain. D’emblée on se demande pourquoi laisser ses pointes nous gratter le haut du dos, puis on se dit que si elles ne sont pas au top de leur forme, finalement, c’est peut-être pas plus mal, pourvu que ce soit tendance. Oh et puis il faut souffrir pour être belle, on vous l’a toujours dit ! Mais plus que ça, si cette nouveauté arrive à faire sa place, les fashionistas les plus aguerries n’auront pas à se faire prier pour suivre le pas. A condition d’avoir les cheveux longs évidemment. Une circonstance qui pourrait en inciter plus d’une à laisser pousser sa tignasse. 

Mais cette nouvelle lubie n’arrive pas là par hasard. Laissez-moi-vous rappeler combien se sont déjà laissé séduire par l’allure négligée entre coupes weavy, vestes de survet et compagnie… Alors si maintenant il suffit de faire comme si on avait à peine eu le temps de libérer ses cheveux de son pull pour avoir du style, pas de problème. « Nan j’ai pas eu le temps ce matin, trop pressée, trop over bookée, laisse tomber ». Ouai je crois que c’est ça qu’il faut répliquer. Bon quoi qu’il en soit, à partir du moment où l’on emboite le pas, on assume. Et on ne s’arrête pas là ! On peut bel et bien décliner l’opération au fil des accessoires : colliers, foulards, écharpes, tout y passe.

Alors si l’idée vous excite, exit les bonnes manières ! Vous savez ce qu’il vous reste à faire.

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Envie de rose, de blanc, de vert, de bleu… plein de couleurs acidulées pour égayer notre quotidien. En petites touches de mosaïque pixelisées, voilages délicats et plissés, ou en monochromes opaques, les podiums nous en vendent en voici en voilà… et on en redemande !

                               Envie de rose    envie de bleu

 

en construction

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Zeng Fanzhi, la réalité par l’abstraction

Et puisque le retard, c’est un peu comme Neslon (Monfort) en ce moment, je continue sur ma foulée, mais au moins, on ne pourra pas dire que je suis sexiste. Dans mon cahier des charges, il restait encore et toujours ces expos sur Erwin Blumenfeld ou encore Natacha Nisic, au musée du Jeu de Paume, mais aujourd’hui je préfère vous parler de cette belle découverte qu’a été celle de Zeng Fanzhi, au Musée des Arts Modernes de la Ville de Paris. Première rétrospective française de ce peintre chinois, largement reconnu par les collectionneurs comme artiste le plus côté de son pays, on assiste là à l’exposition de plus de 40 toiles et sculptures.

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Entre héritage de sa culture et influences occidentales modernes, Zeng Fanzhi se plait à multiplier les styles et thématiques. Pour cela, il pousse une recherche autant picturale qu’intellectuelle, à travers une technique maîtrisée. Si certaines de ses œuvres rappellent des souvenirs de jeunesse, les images du passé politique Chinois passant par les réminiscences du Pop Art nous plongent dans une abstraction des plus sombres.

L’exposition allant de ses toiles les plus récentes vers les premières réalisées à sa sortie des beaux arts, nous sommes tentés de commencer par la fin. La série des hôpitaux remontant à 1991 nous emmène progressivement vers des triptyques narratifs et expressionnistes. Ayant vécu quelques années à proximité d’un hôpital, considéré comme unique lieu de toilette quotidienne, ce sujet est arrivé comme une évidence. Après avoir observé les hommes s’allonger sur des quartiers de viande congelés lors des périodes de canicules, l’artiste fut inspiré par ce mélange de carnations évoquant une atmosphère angoissante et hallucinée. 

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S’ensuivra une série de masques, relatant son isolement paradoxal au sein de Pékin. Une analyse démontrant que « personne ne peut vivre sans masque » et à travers laquelle on ressent tout le désarroi de l’artiste durant cette période d’exclusion communautaire. Sur l’ensemble des toiles, on retrouve des signes distinctifs tels que les fonds colorés unis ou paysages schématiques, les yeux aux pupilles en croix, les foulards rouges communistes…Autour des années 2000, Zeng Fanzhi élargis son champs d’investigation en abordant l’individu et la masse. Il reprend notamment la Cène de Leonard de Vinci telle l’idéogramme abstrait d’une réunion communiste.

Bien souvent, l’artiste rappellera que « la forme choisie n’a pas d’importance ».  C’est entre lianes et branches proliférantes qu’évoluent ainsi ses rares personnages teintés d’un réalisme inquiétant. Chaque ligne semble dotée d’une vie propre, courir sur la toile et contaminer les figures par la multiplication des couches. Les développements les plus récents de Zeng Fanzhi sont marqués par l’importance de leurs formats. L’expressionnisme abstrait domine ses peintures travaillées comme une balade entre deux pinceaux, à la fois libres et dirigés. En découlent alors des paysages imaginaires, souvent peuplés d’animaux disproportionnés, comme ce Lièvre, clairement empreinté au grand Albrecht Durer.

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Concrètement, « la confrontation de ces toiles laisse le spectateur seul face à une infinité, comme une étreinte dans le monde intérieur de l’artiste. » Une découverte surprenante sur la capacité d’évolution du style au fil de sa vie. Une balade entre réalisme poétique et abstraction poignante. 

 

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Dallas Buyers Club: le cow-boy aux rênes de sa vie

Depuis quelques jours, voir quelques semaines déjà, Dallas Buyers Club a fait sa grande entrée dans nos cinés. Et Jean Marc Vallée, le réalisateur, savait qu’en réunissant le duo de choc McConaughey et Leto pour cette histoire vraie dramatique, il nous ferait frissonner.

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L’histoire ? Arf, juste le combat d’un homme contre le sida durant les années 80. Ce scénario tragiquement basic durant une période où l’impuissance est de mise face à la maladie.

Chapeau corné, santiags aux pieds, démarche assurée, Ron Woodroof est ce cow-boy macho voguant de fille en fille, entre came, magouilles et rodéo. Lorsque la nouvelle lui tombe sur le dos, c’est d’abord l’incompréhension. Pourquoi lui alors qu’il n’est pas gay ? Puis la consternation. « Rien ne peut tuer Ron Woodroof en 30 jours » !

Mais au fil des recherches, il comprend. A défaut de son entourage et du reste de la population. Nous sommes en 1986, le virus aligne les morts par milliers et les homosexuels sont montrés du doigt. « Lui, il vivra, paria parmi les parias puisqu’il le faut », et s’engagera dans la lutte contre tous les traitements encore à l’essai.

Face à l’inefficacité de l’AZT, il dégote des remèdes alternatifs au Mexique et développe un business de contrebande. En fondant le Dallas Buyers Club aux côtés d’un transsexuel attachant, il rallie les gays à sa cause.

On suit évidemment avec empathie ce parcours détonnant, face au cynisme des autorités médicales et laboratoires pharmaceutiques. Une histoire engagée politiquement qui s’avère didactique et efficace. La mise en scène est rythmée et pertinente, pour une interprétation qui sort des sentiers battus. Même si l’intrigue s’essouffle par moment, cause d’un scénario qui reste encore sage sur le sujet, l’émotion nous tient jusqu’au bout.

Et les acteurs y sont pour beaucoup ! Matthew McConaughey nous livre une prestation époustouflante aux côtés de Jared Leto, qui auraient tendance à effacer la présence des autres personnages, comme celui de Jennifer Garner. Le duo principal nous touche par sa sincérité et reste remarquablement sensibilisant sur le sujet.

Une belle leçon de vie dont témoigne simplement sa réplique: « J’ai l’impression de me battre pour une vie qui m’échappe ».

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« Vallée, qui a tourné caméra à l’épaule, rappelle que la réalité est plus forte que la fiction. » Le Figaroscope 

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La femme Dior 2014, légère comme une plume

Fraiche, pure, naturelle… c’est une allure légère et fleurie qui se dégage de la collection Haute Couture Printemps-Eté 2014 de Raf Simons, directeur artistique de la maison Dior.

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Presque en apesanteur, les silhouettes vagabondent comme des pistils qui s’envolent au vent. Évoluant au rythme de l’électro au cœur d’une caverne immaculée, la démarche se veut céleste et désinvolte.

En cette saison, Raf Simons nous offre une réelle révolution des formes entre complexité de construction et finesse dans le détail. La sensualité de la femme Dior se retrouve inéluctablement exaltée au travers d’un jeu de transparence de voilages vaporeux, se chevauchant à fleur de peau. Un millefeuille d’organzas de soie ou de cotons fluides, voguant entre superposition de plis et de panneaux asymétriques. L’ensemble paraît flotter.

Au fil des mouvements, les pièces over size se gonflent de légèreté et dévoilent avec délicatesse les détails précieux des dessous. Les ajourés révèlent alors la fragilité végétale, ponctuée par la subtilité des touches d’éclats des sequins. Un pointillisme pétillant au sein de pièces, parsemés de pétales de soie rebrodés. Emergeants de toute part, les motifs alternent entre impressions et travail sculptural de bas relief.

A la fois lâches et structurés, les volumes naissent de basques ou de manches ballon, suivant, et amplifiant les courbes du corps comme des corolles. Les modèles se confondent entre parachutes de noce, et robes à la Watteau. Retombant en lourds drapés, les godets contrastent avec la légèreté aérienne des pièces ajourées.

En vraie princesse actuelle, romantique et insouciante, la femme Dior s’affirme en robes du soir et baskets brodées de sequins. Au summum du chic en combinaisons ou pantalons coupes droites, les formes nettes répondent aux volumes rocambolesques. Du côté de la couleur, la pureté des blancs s’oppose à la profondeur des noirs. Le tout ponctué de notes irisées, or, argentée, roses ou mauves.

Furtive, la silhouette Dior printemps-été 2014 émane de valeurs florales intrinsèques et sait rebondir sur des coupes franches et géométriques innovantes. Une sensualité à la pointe de la modernité.